L’interface agriculture/ environnement – pour la définition des enjeux méditerranéens

Résumé de la présentation

Francois Lerin (AIDA), Claire Bernard  (Université de Montpellier, AIDA)

Colloque «  Territoires Montagnards des Grandes Iles Méditerranéennes : Enjeux européens, Politiques nationales et régionales, Dispositifs locaux », Chypre, du 28 au 30 janvier 2020.

Session 3 : Des enjeux croisés, multiples et multi-scalaires pour les espaces montagnards européens et méditerranéens – Enjeux environnementaux.

Au cours du demi-siècle précédent, l’intensification de l’agriculture et sa spécialisation productive, comme son intégration dans un système de transformation-distribution de type industriel, a créé un secteur d’activité, avec des externalités négatives croissantes pour l’environnement. Il y a donc une tension, voire une opposition, entre les activités agricoles et la gestion des ressources, des pollutions et des espaces naturels protégés.

Il existe cependant dans le « mix agricole », via l’agriculture à haute valeur naturelle (HNV) notamment, des formes et des pratiques de production (agro-écologie, agriculture biologique, etc.) qui permettent une interface positive entre l’agriculture et l’environnement : biodiversité ordinaire (espaces de végétation semi-naturelle – pâturages, garrigues,  landes, etc.), agro-biodiversité (races locales et semences paysannes), paysages culturels et écologiques (patrimoine agricole culturel et matériel encore existant), produits de qualité et d’origine, dynamique rurale/territoriale, fonction prévention des risques d’incendie, etc. autant de fonctions et de dimensions qui (re)définissent pour partie l’interface agriculture/environnement aujourd’hui.

Ils positionnent les terroirs (et les terroirs montagnards insulaires en particulier) dans une nouvelle réflexion stratégique face aux enjeux environnementaux et climatiques – et comme pièce maitresse dans une vision rénovée des territoires en déprise et des systèmes alimentaires plus durables. Le maintien et le développement de ces systèmes agricoles font ainsi partie de la préservation durable des « points chauds » de biodiversité et des patrimoines environnementaux – en grande partie anthropique – à l’échelle de la Méditerranée.